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Partie I: Les premières plaques d'identité : modèles 1869 et 1878
Partie II: Vers une standardisation : la plaque modèle 1915
Partie III: Evolution des plaques d’identités : modèles 1916 et 1917
Partie IV: La frappe des plaques
Partie V: Le port de la plaque – cordons de suspension
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II. Vers une standardisation : la plaque modèle 1915
Comme nous venons de le voir, les
plaques modèles 69 et 78 présentent un grand nombre de variantes, dans la
mesure où la définition officielle du modèle à utiliser était elle même assez
floue. Une uniformisation des plaques d’identités est apparue avec l’arrivée du
modèle 1915. Le texte qui défini les caractéristiques de cette nouvelle plaque
ne provient plus du service de santé mais du Ministère de
II.1. La plaque
Réalisée en tôle de zinc, la plaque est ovale et
mesure
Figure 5 : plaque modèle 15 d’un soldat du XVIIIe Corps d’Armée ensuite incorporé au 3e bataillon du J.R. 353.
Figure 6 : autre plaque d’un bavarois du 2e J.R. bavarois
Figure 7 : plaque d’un artilleur avec seulement l’affectation de dépôt (2e détachement de remplacement du 44e régiment d’artillerie de campagne, 1er dépôt de recrues).
Figure 8 : plaque malheureusement très abîmée d’un bavarois du 1er régiment d’infanterie bavarois. Cette plaque n’est lisible que sous certaines conditions de lumière que la photo n’arrive pas à rendre. Je la présente néanmoins ici car j’ai pu avoir quelques informations sur ce soldat (aimablement communiquées par le Krankenbuchlager). Né en 1897, il fut incorporé le 2 juin 1916 à l’age de 19 ans. Il fut hospitalisé au Reserve-Lazarett à Berlin-Charlottenbourg entre le 8 juillet et le 10 septembre 1917. Ayant changé de compagnie entre temps mais toujours dans le même régiment, il fut de nouveau hospitalisé au Feld-Lazarett n° 34 le 5 août 1918 puis transféré au Feld-Lazarett n° 315 le 19 août de la même année. Il est sorti de l’hôpital le 4 septembre 1918. Peut-être a-t-il survécu à la guerre…
Une autre différence entre les plaques modèle 15
vient de la forme elle-même des plaques, y compris au sein d’un même régiment
(voir les figures 9 et 10).
Figure
9
: plaque du JR 113 (5e Grenadier-Regiment Badois, XIVe AK). L’inscription révèle une 1ère affectation à la 1ère compagnie de remplacement de mitrailleurs du
14e corps d’armée puis une mutation à la compagnie de mitrailleurs
du JR 113. Il est intéressant de constater que ce jeune soldat de la classe
Figure
10
: une autre plaque du JR
113 mais avec une forme complètement différente de la plaque de la figure
II.2. La nature des inscriptions
Le texte du Ministère de
Ces informations sont les suivantes :
1)
le prénom et le
nom de famille
2)
la ville du dernier
domicile (avec mention de l’adresse pour les villes les plus importantes en
terme de population)
3)
la date de
naissance
4)
la désignation
de l’unité de dépôt et – le texte le précise bien – en abréviations
compréhensibles
5)
le numéro de la
compagnie (ou de la batterie, de l’escadron…)
6)
le numéro de
matricule
Elles
devaient être gravées dans la partie supérieure de la plaque, par l’unité de
dépôt. En dessous, devaient figurer d’autres renseignements liés aux mutations
successives du soldat en campagne et devaient être gravées par l’unité de
campagne :
1)
la désignation
de l’unité de campagne, elle aussi en abréviations compréhensibles
2)
le numéro de
compagnie
3)
le numéro de
matricule
Figure
11
: exemple d’une plaque
d’un artilleur. Après son nom, son adresse et sa date de naissance sont
inscrits son unité de dépôt : Ersatz Abteilung Feld Artillerie Regiment n°
50 (détachement de remplacement du 50e régiment d’artillerie de
campagne, il s’agit du 3e régiment d’artillerie Badois). On trouve
ensuite son affectation de campagne : Reserve Feld Artillerie Regiment n°
21, 3e Abteilung (21e régiment d’artillerie de réserve, 3e détachement).
Le texte du Ministère de
On peut ainsi, uniquement à partir d’une plaque
d’indenté, suivre le parcours d’un soldat. Certaines plaques présentent
plusieurs affectations de campagne successives, dans la limite de la place
disponible sur la plaque, bien sûr. Lorsqu’il n’y avait plus de place pour
inscrire les informations, une nouvelle plaque était donnée au soldat. Il faut
remarquer que ces plaques modèle 15 ne sont
normalement pas gravées au verso mais on peut néanmoins trouver des
renseignements sur cette face de la plaque. Enfin, tout comme pour les plaques
modèle 78, les officiers devaient se la procurer par leurs propres moyens, à
condition qu’elle corresponde aux directives du Ministère de
Figure 12 : une plaque modèle 15 d’un soldat du 14e régiment d’infanterie bavarois, apparemment sans affectation de campagne. A noter que l’appartenance bavaroise est bien indiquée (BAY. Pour Bayerische).
Figure
13
: deux plaques du 1er Garde Regiment zu Fuss (1er régiment de
Figure
14
: deux autres plaques du
Figure
15
: encore une plaque du
Figure
16
: plaque de
Figure
17 : une autre plaque
modèle 15 d’un soldat de
II.3. Marquages des unités
Comme le précise très explicitement la directive 594,
les inscriptions des unités de dépôt et de campagne doivent être gravées en abréviations
compréhensibles. On abandonne ainsi (et cela devient même interdit) les
désignations provinciales des régiments (comme sur les plaques modèle 78) pour
ne retenir que la désignation prussienne. Pour reprendre l’exemple cité dans le
paragraphe sur les plaques 1878, le 4e régiment d’infanterie de
Rhénanie (30e régiment d’infanterie prussien) ne sera plus inscrit
4.R.J.R. 30 mais simplement J.R.30. Cette volonté s’explique très facilement
par le souci d’éviter toute confusion dans l’identification des unités, ou, en
tout cas, minimiser les probabilités d’erreurs.
Seuls les régiments bavarois, non intégrés à l’armée
prussienne, continueront à marquer leurs appartenance provinciale dans leurs
marquages régimentaires.
Toujours dans le but de standardiser les marquages
des unités sur les plaques d’indentés, le Ministère de
Voici cette liste :
Ce tableau est la liste officielle des abréviations à
utiliser pour graver les plaques. Ces instructions ne furent cependant pas
toujours respectées. On constate ainsi des divergences par rapport à ces abréviations.
Par exemple Grenadier n’est pas tours écrit Gren. mais parfois Gr. ou simplement G. De même, le k. de
compagnie est parfois indiqué komp. ou comp. Il existe
donc beaucoup de variantes dans ces abréviations.
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